Dans quelle barque, Richard Ramandehamanana, le gouverneur, a-t-il mis l’Alaotra-Mangoro ? L’entretien, qu’il a bien voulu nous accorder, permet de cerner les directions suivant lesquelles il entend faire naviguer cette embarcation dont le sort lui est confié.
A la lecture du rapport d’activités 2020 de la Région, l’on ne peut pas, avant toute considération, être insensible au fait que le gouvernorat s’est notamment investi dans le revêtement de pavés des rues de nombreuses agglomérations (13), dont Andilamena, de sa circonscription. Ces travaux ne sont longs de plus d’un kilomètre ! La remarque du gouverneur, faite à ce sujet mérite d’être rapporté ici : plus d’un l’oubli ou la négligence ! « Force est d’admettre que, au bout du compte, l’Administration est le premier à devoir s’occuper de l’éducation de la population, à travers les services à répétitions qu’elle rend à cette population ». Et Ramandehamanana de continuer :«Alors, grâce à ces rues en pavés, dans son village, le citoyen finit par trouver la saleté répugnante, les mesures d’hygiène faciles à pratiquer, agglomération respectable … Ces ouvrages ne sont que des échantillons. Aux élus des Communes, autres Collectivités décentralisées, de se mettre sur le prolongement, avec toutes les considérations contenues dans notre message». Et le gouverneur de faire remarquer, en passant, que sa Collectivité fait figure de proue pour ce qui est de partenariat inter-Régions, en faisant venir les moissonneurs du Vakinankaratra, par les soins du gouverneur Vy Vato Rakotovao.
Par ailleurs, il faut noter que l’Alaotra-Mangoro, n’est autre que l’ancienne Circonscription Autonome d’Ambatondrazaka, à l’époque coloniale. Telle institution avait été alors adoptée, par les Vazaha , à Madagascar, pour un nombre limité du territoire qui présente une unité économique d’exception, car comporte une chaîne de valeurs évidentes. L’actuelle Alaotra-Mangoro en est une. « L’adoption du transport par voies ferrées témoigne de l’étendue de l’intérêt que le régime de l’époque y attachait », s’exclame le gouverneur qui avoue œuvrer pour préserver cette perception. A cette fin, sa Collectivité s’emploie de faire en sorte que les investissements profitent aux populations des cinq Districts, que le gouvernorat soit ostensiblement présent à Ambohitsaratany (Amparafaravola), qui fait partie de la dizaine de localités qui se voient dotés de Centres de santé de base , ou à Anosibe-Ifody (Moramanga) ; Ambatoharanana et Ambalanomby ( Anosibe an’Ala), parmi le lot des 8 bénéficiaires d’infrastructures d’adduction d’eau réalisées par la Région ; Ambohiboatavo (Ambatondrazaka), Ambatomitovona, l’INSTRAM se voient dotés d’écoles (8) ou quand ce n’est pas des tables-bancs…
Richard Ramandehamana se permet de placer deux mots concernant la sécurité lesquels se résument à ceci : la partie septentrionale est entre de bonnes mains. La partie, « à cheval » entre les Districts de Tsaratanàna et d’Amparafaravola a, de tout temps, fait parler d’elle. La mise en service d’une « Unité spéciale d’aguerrissement », du côté d’Andriamena ainsi que celle d’une Compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale à Amparafaravola, dispositions récemment prises, résoudront bien de problèmes sur ce chapitre, signale le gouverneur.
« Au final, il ne s’agit pas seulement d’être juste dans les répartitions, selon celui entre les mains de qui échoit le devenir de l’Alaotra-Mangoro. « Il faut également attribuer une fonction à chaque District.» Du temps d’un certain Lechevanton, le District d’Andilamena était le fournisseur de zébus, Amparafaravola le grenier à riz, Ambatondrazaka l’embarcadère, Moramanga la plaque tournante. Et Anosibe an’Ala la réserve, en matière de ressources forestières. Il fut un temps, pas très lointain (année 1950), où les voitures de transport en commun, baptisées « 1000 kilo », partaient le matin de Marolambo, passaient par Anosibe an’Ala et entraient à Antananarivo en début d’après-midi, selon le maire de Longozabe. Richard Ramandehamanana rêve aussi, selon ses dires, d’insérer cet itinéraire parmi les circuits touristiques de sa circonscription. Une manière de signifier qu’il entretient dans sa tête l’intention de recréer cet itinéraire ? Pour l’heure : « C’est au-dessus de nos moyens ! Tout comme les travaux requis pour la restauration de l’Environnement, dans sa plénitude : la Région soutient les Communes qui se font le devoir de reboiser et de prolonger cette initiative par une structure de suivi et d’entretien. Au titre des interventions du gouvernorat au profit de la partie méridionale de notre circonscription, je me contente, pour le moment, de mettre en permanence au service des 71km, qui relient Moramanga à Anosibe an’Ala, des petits engins de travaux publics, réparer, au gré des circonstances, les points noirs.» Nandrasana